PSYCHOTHÉRAPIE ET SOPHROLOGIE EN PÉRINATALITÉ

Silvia LUCCHETTI - Psychopraticienne et Sophrologue

L’Organisation Mondiale de la Sante (OMS) a défini la périnatalité comme la période située entre vingt-huitième semaine de grossesse (environ 6 mois) et le septième jour de vie après la naissance. Au sens psychologique du terme, la « périnatalité » couvre une période plus large qui commence avec le désir d’enfant et va jusqu’à la fin de la première année après la naissance.
En général le désir d’enfant, la grossesse et l’arrivée du bébé sont associés à des moments de bonheur et de joie. Cependant, les doutes, les angoisses, la fatigue ou la tristesse, les inquiétudes et les appréhensions font également partie du tableau.
Cette période, particulièrement intense, est marquée par nombreuses modifications qui l’accompagnent : psychologiques, physiologiques, familiales et sociales. L’attention s’est surtout centrée, jusqu’à maintenant, sur les relations mère-enfant et le post-partum, mais d’ores et déjà, de nombreux travaux explorent désormais la place du père et de la famille, non seulement en post-partum, mais aussi en pré-partum.
L’enfant (ou le futur enfant), les parents (ou les futurs parents) sont désormais considérés comme un système indivisible où chacun influence l’autre et reçoit les influences de l’autre.

​Une psychothérapie (suivi psychothérapeutique) peut s’avérer utile/nécessaire dans diverses étapes de la périnatalité : Avant la grossesse : infertilité, doutes, angoisses, grossesse qui ne vient pas au moment souhaité, parcours de procréation médicalement assistée… Accompagnement de grossesse : questionnement sur la maternité quant à l’arrivée du bébé, l’accouchement, grossesse à risque… Suivi psychologique post-partum: accouchement difficile, dépression, isolement, déni de grossesse, difficultés au travail ou à la maison, tristesse, irritabilité, sentiment d’incapacité à gérer le quotidien ou à s’occuper du bébé, questions concernant la fratrie, la santé… Accompagnement à la parentalité : devenir parent, trouver sa place de mère ou père, concilier sa féminité et sa maternité, mère isolée, peur de reproduire des conduites parentales non désirées, difficultés avec son bébé… Situations difficiles : annonce d’une maladie ou d’un handicap chez le bébé, fausse couche, IVG, IMG, deuil d’un proche lors de la grossesse, deuil périnatal… Consultations parents-bébé : pleurs et colères de bébé, angoisse de séparation, lien difficile…

Les (futurs) parents peuvent être pris dans un flot émotionnel, avoir du mal à se projeter dans leur nouveau rôle ou avoir peur de ne pas être à la hauteur. Cette période nécessite beaucoup de soutien et de bienveillance et bien souvent les (futurs) parents n’osent pas en parler à leur entourage social et familial. Une psychothérapie peut les aider à traverser cette période de doutes et leur permettre de verbaliser leurs émotions, même dans des contextes anxiogènes, à lever les doutes et à reprendre confiance.

La sophrologie peut permettre de traverser sereinement des expériences aussi intenses qu’une grossesse et un accouchement ou un parcours de procréation médicalement assistée, par des exercices de relâchement corporel en respiration contrôlée, relaxation, visualisation d’mages positives, etc.
Avant la grossesse, surtout quand celle-ci tarde à arriver ou lors d’un parcours médicalisé, la sophrologie aide à :
- la gestion du stress, avec des techniques concrètes, faciles à refaire à tout moment
- la gestion des surcharges émotionnelles vécues au long du parcours : peur, déception, tristesse, frustration, colère.
- retrouver les forces pour continuer après un échec
- retrouver optimisme et confiance en soi avec le Principe d’action Positive de la sophrologie
- réinvestir positivement son corps, pour la femme souvent « mal dans son corps » ou pour l’homme stérile qui peut se sentir coupable, et restaurer l’estime de soi-même.

Pendant la grossesse des séances de sophrologie peuvent aider à :
- soulager les symptômes de la grossesse comme les nausées et les vomissements avec des exercices de respiration associés à des visualisations synonymes de légèreté et de fraîcheur.
- gérer les tensions physiques ou psychiques en donnant un maximum d’outils pour écarter un stress éventuel
​- apprendre à gérer les douleurs et ancrer en soi le maximum de positif pour s'approprier l’accouchement. La sophrologie n’est pas une formule magique pour faire disparaître la douleur des contractions, mais c’est une formule d’accompagnement pour gérer la douleur.

Après l’accouchement, la sophrologie peut également apporter son aide dans diverses situations :
- Souvent les jeunes mères se sentent débordées, allant jusqu'à une espèce de crise identitaire « qui suis-je à part d’être mère » ; la sophrologie aide à se reconnecter à soi-même.
​- Le lien mère-enfant peut parfois avoir du mal à se créer, même quelques semaines après la naissance. A travers de projection de situation (on se promène avec la poussette, on donne le repas, le bain…), la sophrologie aide à développer les liens d’attachement.